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jeudi 6 octobre 2011

Cameroun : Quand Siméon Kuissu frôlait le concept de formoisie dans la revue de Mongo Beti (à propos de « S. Kuissu. - La faillite des technocrates bardés de diplômes » 1987)

par Yanick Toutain
6/10/2011

« 
Le mépris et la méfiance
à l'égard des masses populaires
se traduit dans l'apologie des diplômes
et le culte de l'élitisme,
alors que la preuve est loin d'être faite
que les citoyens «bardés de diplômes»
comprennent mieux la politique que les autres.
C'est plutôt le contraire qui est en train
d'être démontré sous nos yeux,
puisque le gouvernement de M. Biya,
composé presque entièrement
de diplômés de l'enseignement supérieur,
s'avère de plus en plus incapable
de gouverner le Kamerun. »
(Siméon Kuissu 1987)


« L'échec de la petite bourgeoisie technocratique était pourtant prévisible : formés vers la fin de l'ère coloniale et au début de la période néo-coloniale ces technocrates fanfarons ont petit à petit occupé les rouages de l'Etat et sont devenus la cheville ouvrière du système Ahidjo. » (Siméon Kuissu 1987)

« C'est cette bourgeoisie technocratique qui assume le pouvoir au Kamerun, surtout depuis le 18 juin 1983. Exécutants plus que décideurs, elle assure très mal cette charge, parce qu'elle est handicapée par trois tares congénitales; son inorganisation, sa couardise, son mépris et sa peur des masses populaires. » (Siméon Kuissu 1987)
« La chute de Biya aurait du se produire depuis des décennies. C'est l'incapacité de la formoisie africaine à poursuivre le travail conceptuel d'Amilcar Cabral qui a empêché cette classe de s'auto-conceptualiser. Quand celui-ci préconisait à la « petite-bourgeoisie intellectuelle » de se « suicider », il fallait comprendre par-cela qu'elle devait travailler scientifiquement en passant outre à son statut socio-économique. Comprendre le monde y compris en aboutissant à comprendre le rôle contre-révolutionnaire de ce statut. Y compris en admettant, comme je le fis à l'automne 1991 que, en disposant de 8700 F à consommer, j'étais un voleur quand le PIB mondial n'était que de 2000 F par mois.
C'est cette lucidité « cabraliste » qui m'a amené à la production du concept de formoisie deux ans plus tard, en 1993. Puis, de façon complémentaire, de celui d'innovoisie en 1996.
Si la révolution camerounaise ne s'est pas produite c'est parce que les formois camerounais (petits, moyens et grands) ont préféré voir Biya rester en place plutôt que d'accepter de renoncer à leurs privilèges formois (petits moyens et grands). » (Yanick Toutain octobre 2011)
En même temps que je réunissais la documentation pour mes textes de réponse VERS L'ARTICLE à Valère D. Somé, je rencontrais plusieurs textes frôlant le concept de formoisie.
Sur le site de la revue de Mongo Beti, je trouvai ceci : Un article signé « SiméonKUISSU » et pointant « LA FAILLITE RETENTISSANTE DE LA TECHNOCRATIE" BARDÉE DE DIPLÔMES » ET LA NÉCESSITÉ DE LA LUTTE POUR LA DÉMOCRATIE AU KAMERUN » (
  © Peuples NoirsPeuples Africains no. 55/56/57/58 (1987) 220-260 )
Malheureusement, cette critique de la formoisie compradore était menée d'un point de vue ...formois.
L'auteur Siméon Kuissu n'est pas parvenu au stade de déchirer la totalité de ses propres diplômes et à revendiquer de ne consommer que le revenu d'un paysan camerounais.
On a donc une critique de la formoisie compradore (celle qui consomme actuellement plus de 600 euros par mois, le niveau du PIB mondial) par un militant formois défendant les intérêts de la proto-formoisie compradore (celle qui consomme actuellement plus que le PIB moyen local) qui consomme plus que 50 000 F cfa).
La faillite politique de ceux dont beaucoup attendait qu'ils gèrent mieux le pays, est ainsi évidente. Elle s'est produite à une vitesse vertigineuse. L'U.P.C. avait bien dit que le peuple kamerunais ne supporterait pas à nouveau 25 ans de dictature.
Au lieu de prendre les décisions courageuses qui seules peuvent le sauver et redresser le pays, c'est-à-dire une réelle ouverture politique, M. Biya et son équipe font preuve d'une indécision politique exceptionnelle, s'agitent dans le désordre et s'enfoncent davantage, tel un homme pris dans les sables mouvants, et ce n'est pas la Rose-Croix qui les sauvera. Cette officine impérialiste ne peut remplacer la base sociale que Biya a perdue. Quelle peut bien être la longévité d'un régime qui a perdu le soutien du peuple, des milieux d'affaires, de beaucoup d'intellectuels, et qui titille maladroitement son armée comme un polisson imprudent titillerait une ruche ? »
Perdre le soutien des « milieux d'affaires » ne peut pas être une critique digne d'un vrai combattant de la libération africaine. Perdre le soutien de « beaucoup d'intellectuels » ne peut pas être une critique valable.
Si les innovants que nous sommes soutiennent les innovants inventeurs – y compris en matière industrielle, qu'il soit bien clair que l'égalitarisme ne donnera pas un centime de cfa à ces dits-industriels. Ils travailleront pour 50 000 F cfa – comme les paysans. Et l'investissement sera sous le contrôle de la totalité de la population – y compris celui des enfants lecteurs de 7 ans. Ce sera l'investissement démocratique qui financera les projets de ces nouveaux « industriels égalitaristes ».
Si les innovants que nous sommes stimulons la création du plus grand nombre possible de nouveaux innovants, qu'il soit bien clair que nous crachons sur les racketteurs de toutes les SACEM, sur tous les bourgeois de l'innovation. Notre projet est l'abolition de la bourgeoisie de l'innovation. Et nous crachons sur l'innovoisie, sur l'innovoisie compradore – et tous les Tiken Jah Fakoly cireurs de pompes de l'Occident et de leurs prétendue savatrice « communauté internationale », nous crachons sur tous les « Fans d'Houphouet » et autres larbins RDA de l'acabit du crétin compradore Alpha Blondy . La critique faite par Siméon Kuissu n'est rien d'autre que l'habituelle réédition de l'imbécile stratégie maoiste de droite de l'alliance avec les classes spoliatrices compradores ocales !
« Des lézardes sont de plus en plus apparentes au sein du gouvernement. Bien que Owona et Oyono, qui ne cohabitent plus au palais, aient cessé de se donner en spectacle dans les arènes d'Etoudi, leur désaccord n'en persiste pas moins.
C'est encore le même Owona que l'on retrouve contre Nkuete dans l'affaire du décret présidentiel signé mais qu'il ne fallait pas publier (!). Est-ce que Owona espérait encore faire changer d'avis à Biya ?
En réalité, l'inauguration au Kamerun de la fonction hybride de secrétaire général du gouvernement, présentée comme une simple réforme administrative, a mis en lumière une crise politique. La division artificielle des pouvoirs entre un directeur du cabinet présidentiel qui serait [PAGE 249] chargé de fonctions politiques et un secrétaire général du gouvernement qui n'aurait qu'une fonction administrative, l'affaire de la publication « prématurée » du décret présidentiel fixant les attributions de Jean Nkuete, secrétaire général du gouvernement, la démission camouflée en limogeage de M. Eteki Mboumoua, son autant de manifestations de tensions internes qui s'inscrivent dans la continuation de la crise du régime du parti unique qui dure depuis plusieurs années maintenant.
M. Mengueme ne rate pas une occasion de dire que Biya l'embête avec ces histoires de démocratisation, et se présente comme l'ennemi juré de l'U.P.C. Ce n'est pas pour rien qu'il était un des barons d'Ahidjo. M. Sengat Kuo secrétaire politique du R.D.P.C., qui a disparu bizarrement de la scène politique, essaie semble-t-il de faire revivre ce parti. Mais le R.D.P.C. ne peut pas être ranimé. Il n'y a plus assez d'argent pour acheter les clientèles. Car, et c'est à peine nécessaire de le redire, les gens n'adhèrent pas au R.D.P.C. pour défendre des idées, pour participer à une réflexion et à la mise en œuvre d'une politique définie mais pour rechercher des privilèges, des avantages, des prébendes. C'est pourquoi on peut dire que l'U.N.C./R.D.P.C. n'est pas un parti politique, mais une structure de pouvoir qui ne vit que grâce à l'appareil d'État. C'est tout le contraire de l'U.P.C. qui ne vit que grâce aux sacrifices de ses militants. »
Si l'on peut partager une partie de la critique, il manque – comme ailleurs dans ce texte – la dénonciation impitoyable de la collaboration de TOUS CEUX qui refusent de manger comme le paysan. Les gros vautours, les moyens vautours ne peuvent fonctionner sans la collaboration constante des petits vautours.
Et 100 000 sauterelles font plus de mal qu'un seul chacal !
Dans la suite du texte, on va voir la présentation du « concept » archéo-marxiste de « petite-bourgeoisie ».
Ce rabâchage constant des maoïstes et de leurs épigones fait complètement l'impasse sur les propos de Engels et de Lénine : Julie Amadis a montré de quelle façon les constructeurs du marxisme étaient sur le point de produire eux-mêmes le concept de formoisie. (
dimanche 28 décembre 2008 L'existence d'un "prolétariat bourgeois" est selon Engels le principal frein à la révolution anticapitaliste. par Julie Amadis 28 décembre 2008)
Ce sont les idéologues de la formoisie qui s'acharnent à perpétuer l'usage du pseudo-concept de « petite-bourgeoisie » appliqué à la bourgeoise de la formation.
Le côté interne de leur capital formation en fait une classe tout à fait spécifique. Ainsi que j'ai formalisé et conceptualiséen 1993.
Pour autant, cette critique formoise de la formoisie est tout à fait éclairante et réjouissante. Les conceptualisateurs formois n'auront que peu de mots à changer pour rendre le texte de Siméon Kuissu tout à fait juste scientifiquement.
« L'échec de la petite bourgeoisie technocratique était pourtant prévisible : formés vers la fin de l'ère coloniale et au début de la période néo-coloniale ces technocrates fanfarons ont petit à petit occupé les rouages de l'Etat et sont devenus la cheville ouvrière du système Ahidjo. C'était des espèces d'abeilles ouvrières constamment à l'ouvrage mais laissant les honneurs du pouvoir aux faux bourdons de la féodalité et à la reine abeille : M. Ahidjo. Leur influence grandissant dans les diverses clientèles politiques des féodaux et de la grande bourgeoisie, ils ont fini par être représentés dans les centres du pouvoir notamment au Comité Central et au Bureau Politique de l'U.N.C. Mais ils ont supporté sans broncher 25 ans de dictature pendant que les forces révolutionnaires regroupées au sein de M.P.C. payaient un lourd tribut à la lutte contre l'absolutisme. Cette lutte a créé les conditions socio-politiques leur permettant enfin de faire preuve d'un peu plus de détermination : ils disent et écrivent aujourd'hui, au sujet du régime Ahidjo, ce que l'U.P.C. dit et écrit depuis 25 ans.
C'est cette bourgeoisie technocratique qui assume le pouvoir au Kamerun, surtout depuis le 18 juin 1983. Exécutants plus que décideurs, elle assure très mal cette charge, parce qu'elle est handicapée par trois tares congénitales; son inorganisation, sa couardise, son mépris et sa peur des masses populaires. »
Ce n'est pas une « bourgeoisie » au sens marxiste du terme. C'est la fraction africaine de la CLASSE FORMOISE, une fraction de la FORMOISIE, de la bourgeoisie des diplômes, de la bourgeoisie de la formation.
Une classe sociale dont les représentants politiques, en France, vont des Indignés au Parti Socialiste.
Une classe sociale dont les représentants se partagent entre « partis colonialistes » qui ont organisé l'occupation de l'Afrique (PCF, PG, EELV, PS) et partis « mangeurs de miettes hypocrites » incluant tous les faux trotskystes – LO, LCR, NPA, PT-OCI et tous les faux anarchistes. Des partis qui mangent dans l'assiette du paysan africain en refusant le salaire unique mondial.
DES PARTIS, UNE CLASSE SOCIALE, QUI MANGENT
DANS L'ASSIETTE DU PAYSAN AFRICAIN
C'est l'abolition du droit à faire commerce du capital humain, l'abolition totale et définitive du salariat qualifié qui fera disparaître cette classe sociale de vautours.
« N'ayant pas de parti véritable, elle n'a même pas d'idéologues dignes de ce nom. En guise de penseurs, elle ne dispose que d'intellectuels-griots, timorés et malhonnêtes, qui ne savent que chanter les louanges du plus fort du moment. Et avec ça, la modestie ne les étouffe pas; ils ont la prétention de faire croire, et même d'écrire que tous les intellectuels kamerunais sont comme eux, qu'ils ont courbé l'échine pendant [PAGE 250] les 25 ans de la dictature d'Ahidjo (Jean-Pierre Fogui dans Cameroun Tribune Spécial nov. 82 - nov. 83) qui avait « inhibé » presque entièrement leurs capacités créatrices, leur audace prométhéenne (sic) !! »
Là, l'auteur se trompe complètement : il est lui-même l'un des « idéologues » de cette classe sociale. Comme tout pseudo-intellectuel qui croit légitime les écarts de salaires, comme tout ignare qui n'a pas compris que c'est la productivité ancestrale qui est la source principale de toute richesse.
Ses critiques contre les formois de Biya tombent à l'eau : il doit commencer par réclamer « 50000 F cfa pour tous les Camerounais » pour approcher de la lucidité.
C'est un petit vautour qui critique les gros !
Le renversement de Paul Biya se produira le jour où un nombre significatif de Camerounais auront commencé à quitter l'idéologie formoise.
QUITTER L'IDEOLOGIE FORMOISE,
AU CAMEROUN, DANS TOUTE L'AFRIQUE
La chute de Biya aurait du se produire depuis des décennies. C'est l'incapacité de la formoisie africaine à poursuivre le travail conceptuel d'Amilcar Cabral qui a empêché cette classe de s'auto-conceptualiser. Quand celui-ci préconisait à la « petite-bourgeoisie intellectuelle » de se « suicider », il fallait comprendre par cela qu'elle devait travailler scientifiquement en passant outre à son statut socio-économique. Comprendre le monde y compris en aboutissant à comprendre le rôle contre-révolutionnaire de ce statut. Y compris en admettant, comme je le fis à l'automne 1991 que, en disposant de 8700 F à consommer, j'étais un voleur quand le PIB mondial n'était que de 2000 F par mois.
C'est cette lucidité « cabraliste » qui m'a amené à la production du concept de formoisie deux ans plus tard, en 1993. Puis, de façon complémentaire, de celui d'innovoisie en 1996.
Si la révolution camerounaise ne s'est pas produite c'est parce que les formois camerounais (petits, moyens et grands) ont préféré voir Biya rester en place plutôt que d'accepter de renoncer à leurs privilèges formois (petits moyens et grands).
Ce que l'auteur décrit ce sont les luttes de gros formois compradores dans le marigot collaborationniste. Le marigot du palais du Simon Legree du Cameroun.


« La couardise de l'équipe de Biya (si équipe il y a) est absolument légendaire. Il avait fallu que la colère de ses partisans devienne menaçante et que l'on attente à sa vie, pour que M. Biya se décide enfin à porter un coup au clan Ahidjo par le remaniement ministériel du 18 juin 1983. Plus récemment on a vu M. Biya se réfugier en Suisse pendant les procès de février 1984, procès qui traduisaient en fait sa réaction à l'échec de sa tentative de réconciliation avec Ahidjo. Le pouvoir était informé de l'imminence d'un coup d'État avant le 6 avril 1984. Au lieu de prendre des mesures de sauvegarde nationale, les responsables de l'État ont plutôt essayé de sauver leur peau.
Le 5 avril 1984, la veille de la tentative de putsch, il était impossible de joindre un haut responsable à Yaoundé. Ils étaient tous planqués. »
Et la proto-formoisie camerounaise était planquée de même le 23 février 2011 !
« L'APOLOGIE DES DIPLÔMES ET LE CULTE DE L'ELITISME »
Dans le paragraphe qui suit, Siméon Kuissu fait à la formoisie pro-Biya la critique que nous – égalitaristes scientifiques – faisons à la totalité de la classe formoise.
« Le mépris et la méfiance à l'égard des masses populaires se traduit dans l'apologie des diplômes et le culte de l'élitisme, alors que la preuve est loin d'être faite que les citoyens «bardés de diplômes» comprennent mieux la politique que les autres. C'est plutôt le contraire qui est en train d'être démontré sous nos yeux, puisque le gouvernement de M. Biya, composé presque entièrement de diplômés de l'enseignement supérieur, s'avère de plus en plus incapable de gouverner le Kamerun. Si les partisans de M. Biya s'étaient regroupés dans un parti à eux, le parti du président, en dehors de l'U.N.C., le Kamerun se serait trouvé de fait dans une situation de multipartisme. Dès lors, il n'y aurait plus eu d'argument pour continuer à refuser la légalité de l'U.P.C. L'U.P.C. légale, cela voulait dire enfin l'intervention ouverte des masses laborieuses et des intellectuels révolutionnaires dont l'U.P.C. capitalise et exprime les aspirations, dans la vie politique nationale.
C'est précisément ce que M. Biya n'a pas voulu. « Faire quelque chose » pour les masses, les petits bourgeois opportunistes peuvent l'essayer. Laisser les travailleurs prendre en mains leurs propres affaires, et intervenir dans la gestion du pays dont ils produisent les richesses, non ! C'est cette méfiance à l'égard des masses qui explique l'hostilité grandissante de l'équipe Biya pour l'U.P.C.
L'agitation sociale a connu trois temps forts en 1987 : le soulèvement des prisonniers à Douala, la grève des chauffeurs de taxis et la manifestation des étudiants de l'université de Yaoundé en décembre 87.
La grève des taximans après qu'un des leurs ait été assassiné par un policier marque leur refus de continuer à se laisser rançonner par les agents de police à longueur de journée. Le gouverneur de la Province de Littoral a cédé à leurs injonctions et c'est signe que la lutte dans l'unité paie. »
Toutes ces luttes ont mené à des impasses. Et cela pour une raison simple : les paysans spoliatés n'ont aucune raison de se choisir un nouveau maître : entre un formois compradore et un autre formois compradore, la différence , c'est « autre ».
L'absence d'apparition d'une alternative égalitariste, c'est la seule et unique cause du maintien de l'occupation esclavagiste dans toute l'Afrique.
ENCORE LA PROTO-PROTO-FORMOISIE COMPRADORE
LUTTANT POUR SES PRIVILAGES !!!
Quel sens cela peut-il avoir de réclamer 30 000 F cfa en 1987 pour les seuls étudiants ?
Aucun !
Sinon celui d'indiquer aux paysans quels seront leurs prochains maîtres. La victoire du formois leader étudiant Laurent Gbagbo a été une « victoire » de la proto-proto-formoisie étudiante [ce concept indique la fraction de classe formoise qui détient un capital formation et qui aspire à consommer plus que le PIB moyen local tout en consommant MOINS que le PIB moyen mondial].... Ils sont devenus des proto-formois compradore [consommant plus que le PIB moyen local] , puis des formois [consommant plus que le PIB moyen mondial], puis des formois-bourgeois.... puis milliardaires en CFA !
Un étudiant égalitariste, en 2011, réclame 50 000 F cfa par mois pour les étudiant, pour les instituteurs, pour les professeurs, pour les paysans, pour les policiers, pour les militaires.....
Cela fera baisser certains salaires ?
Évidemment !!! Ceux de la formoisie compradore et de la proto-formoisie compradore !
C'est pourquoi ces classes sont nos ennemies !
C'est pourquoi devront TRAHIR LEURS CLASSES les révolutionnaires formois et innovois !
Comme le préconisa Amilcar Cabral et comme je le fis en 1991.
« La révolte des étudiants avait pour objet de revendiquer le paiement de leurs maigres bourses de 30 000 CFA par mois, en retard de plusieurs mois et l'amélioration de leurs conditions de vie et d'étude. La réponse du gouvernement fut une répression extrêmement brutale. Des [PAGE 251] rumeurs non confirmées font état d'un mort, de plus de 300 arrestations, et de nombreux étudiants en fuite.
La répression n'ayant pas fait céder les étudiants, le gouvernement est revenu à la charge par d'autres moyens. Le président de la République lui-même est monté au créneau, comme on dit, pour tenter d'abuser les étudiants. Il a dit avoir donné des instructions pour que les bourses soient payées, et il a prétendu que le retard de leur paiement était dû à des lenteurs administratives, qu'il a promis de sanctionner. Seulement voilà : on sait que les autorités compétentes, au niveau qui convient, avaient adressé au président, en temps opportun, des rapports attirant l'attention sur la gravité de la situation à l'université ! Si lenteurs il y a, c'est au palais d'Etoudi qu'il faut les rechercher, et c'est même peut-être au sommet de l'État qu'elles se trouvent. M. Biya ira-t-il jusqu'à s'auto-sanctionner ?
De toute façon les lenteurs administratives, en l'occurrence tout au moins, ne sont pas en cause. Le fond du problème est que les technocrates « bardés de diplômes » ont « bouffé » tout l'argent de l'État et qu'il n'en reste pas plus pour payer les fonctionnaires que pour payer les bourses aux étudiants.
Les mots d'ordre avancés par les étudiants demandaient, entre autres, la démission de Biya, ou proposaient à son épouse de vendre quelques-uns de ses bijoux pour payer leurs bourses. Si ces étudiants savaient qu'en un seul mois il s'est évadé 300 milliards CFA du Kamerun, en mai dernier, c'est-à-dire de quoi payer 80 000 bourses, de 30 000/mois pendant 10 ans... Un mot d'ordre retient spécialement l'attention par sa signification : la revendication du retour d'Ahidjo. Cette revendication donne la mesure de la régression sociale qui s'est effectuée sous le gouvernement de Biya. Ce n'est pas le régime d'Ahidjo qui était bon. C'est le régime de Biya qui est mauvais, très mauvais. On peut rapprocher cette revendication des étudiants de celle de certains paysans africains regrettant le temps colonial; ce qui est la traduction de ce que les économistes décrivent fort bien : l'aggravation du sous-développement. »
Non, cela ne reflète qu'une seule chose : la bêtise formoise de ces imbéciles de pseudo-«étudiants ». Regretter le « bon vieux temps » n'est que la preuve que cette proto-proto-formoisie rêve de choisir son maître. Pas de libérer le continent !!!
« La solution à la situation actuelle n'est pas de revenir en arrière, mais d'aller de l'avant. Seulement il faut lutter pour aller de l'avant, alors que c'est si facile de s'arrêter ou de reculer. Le retour d'Ahidjo ne demande aucun effort des Kamerunais. Il suffit de se coucher et il viendra nous marcher dessus comme il l'a fait pendant 25 ans. Alors que aller de l'avant dans la situation actuelle signifie aller vers la démocratie, vers plus de participation des citoyens à la marche du pays, de la cité, de l'entreprise, de l'université : c'est-à-dire plus de travail, plus d'effort. En réalité, demander le retour d'Ahidjo est une solution de facilité, de résignation. »
Que Siméon Kuissu nous parle de « démocratie » sans crier « A BAS LES ELECTIONS ! A BAS LE CIRQUE ELECTORAL COLONIALISTE » ne prouve qu'une chose : sa consommation personnelle de formois ou de proto-formois était, pour lui, plus importante que sa propre lucidité.
C'est la raison pour laquelle il n'a pas produit le concept de « formoisie » en 1987 et s'est arrêté à une dénonciation partielle en utilisant des para-concepts non clarifiés : » « 
bourgeoisie technocratique », « petite bourgeoisie technocratique »
La question qui se pose pour l'avenir est la suivante : Est-ce que ce seront des Valère Somé – à qui je pensais constamment pendant que je rédigeais ce texte « plutôt que » de lui faire réponse directe quant au contenu de son livre « L'espoir assassiné » - qui relayeront sur le continent les outils conceptuels néo-marxistes et post-marxistes ?
Ou devrons-nous attendre qu'une génération de jeunes ne viennent prendre la place de ces vieux formois et vieux innovois qui – pour l'immense majorité d'entre eux sont devenus les plus fidèles larbins de la France à fric et les Quimbo Sambo du camp esclavagiste de Bouygues-Bolloré ?
Est-il possible que – au moins quelques uns – de ces vieux « marxistes-léninistes » des années 70-80 en viennent à prendre conscience de la réalité :

« Les hiérarchies des salaires furent le principal outil qui permit et permet à l'occupant esclavagiste de faire perdurer sa victoire dans la guerre qu'il mène contre le continent africain depuis 1961 ? »
10e ANNEE..............Nos 55-58 – JANVIER-AOÛT 1987
Directeur : MONGO BETI
Sommaire
SPÉCIAL : LE CAMEROUN DE PAUL BIYA
autopsie d'un chaos annoncé
 
I. Quelques points d'histoire page 1

Aux origines du progressisme camerounais page 1

G. Donnat. - La vérité sur les premiers pas du progressisme page 2

G. Donnat. - Mise au point définitive concernant la période 1944-1947 page 20

R.P. de Fraguier. - Ema Menduga page 32

II. Un pays aux mille vérités page 35

J. Derrick. - Voyage de retour page 36

Le monstre du lac Nyos (West Africa) page 41

Bombe à neutrons au Cameroun ? (The Analyst) page 45

III. L'offensive contre les Bamilékés page 49

PNPA. - L'Eglise catholique camerounaise, un royaume divisé contre lui-même ? page 49

A) Le tribal-confessionnalisme dans ses œuvres page 55

Un éclairage nouveau : Mémorandum page 61

Point de vue de l'ACIB sur le Mémorandum page 74

Le cercle Clavis page 84

Mgr. C. Tumi. - Archevêché de Garoua page 91

Déclaration des évêques du Cameroun page 99

B) Monseigneur Albert Ndongmo, parrain bamiléké ? page 101

Mgr. A. Ndongmo. - « Je ne peux plus me taire » page 107

C) Et le pouvoir entra dans la danse page 111

H. Mono Ndjana. - L'ethnofascisme dans la littérature politique page 112

D) A. Kom. - Tribulations d'un intellectuel Bamiléké page 131

IV. Que veut le peuple camerounais page 149

E. Tsumba. - Anglophone, francophone, false and real matters page 150

A.S. Ngwana. - Cameroon Democratic Party page 174

L. Goblot. - Y a-t-il un âge pour la démocratie ? page 191

N. N'Tumaza/M. Beti. - N'Tumaza parle à nouveau... page 198

S. Kuissu. - La faillite des technocrates bardés de diplômes page 220

A. Eyinga. - La candidature de l'O.C.L.D. page 261

B. M. M. - De la bureaucratie au Cameroun page 270

O. Tobner. - L'information au Cameroun page 277

M. Beti. - Cameroon Tribune, masque grimaçant d'une société naufragée page 284

M. Beti. - L'histoire d'une invitation avortée page 297

V. D. Léopold, G.O. Midiohouan, M. Beti, O. Tobner. - Livres lus page 311

VI. Annexes page 329

Et la libre circulation des personnes ? page 329

Paul Biya et l'Apartheid page 330

A. Eyinga. - Le passeport, un droit ou une faveur ? ou les tribulations d'un opposant en exil page 332

N. Mantoh. - Pour conjurer le risque de guerre civile page 338

Rapport de la Banque Mondiale page 340

Un Bujumbura peut en cacher un autre ! Couverture

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