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vendredi 7 octobre 2011

Valère Somé, « pourquoi » débattre ? (Commencer la révolution anti-formoise en Afrique 2/x)

par Yanick Toutain
6/10/2011
Valère Somé : « Je suis la quintescence de tout ce que le sankarisme a souffert. De ce point de vue, l’exil m’a apporté la maturité dans l’analyse, et la sagesse. (source) »
Valère Somé : « 
Tous mes écrits sont publics. Et le jour où je devrais renier un seul, je le ferai publiquement. Je ne suis pas un homme du huis clos." 
Valère Somé :« Pour une fois, et à cette occasion, j’ai assumé d’avoir écrit le DOP (le Discours d’orientation politique, le "livre saint" de la révolution ndlr), dont la rédaction m’a été confiée d’un commun accord entre les différentes parties prenantes au processus révolutionnaire qu’étaient le PAI (Parti africain de l’indépendance), l’OMR  l’Organisation militaire révolutionnaire) et l’ULCR (Union des ligues communistes révolutionnaires), réunies à l’intérieur d’un comité de rédaction. Et composé de 3 personnes représentant respectivement les différentes forces précédemment citées : il s’agissait de Philippe Ouédraogo qui bénéficia à l’époque de l’un des plus gros portefeuilles ministériels de l’histoire politique du Burkina, de Blaise Compaoré, et enfin de moi-même. La première mouture du projet, fruit d’un débat idéologique à l’issue duquel les mots d’ordre de révolution populaire de libération nationale (RPN) de tendance PAI, et celui du PCRV qui était Révolution nationale démocratique populaire (RNDP), ont été mis en minorité face à celui de Révolution démocratique populaire (RDP) proposé par l’ULCR, a été remise dans un premier temps entre les mains du "grand frère" Philippe Ouédraogo. Avant de m’être confiée par la suite, compte tenu du fait que les obligations ministérielles de Philippe ne lui permettaient pas de s’y consacrer entièrement. »
Valère Somé : (…) « Dernière confidence enfin : Savez-vous pourquoi dans le "DOP", la partie relative à la politique étrangère se trouve en fin de document ? Simplement parce que dans la précipitation, et face à la pression du Président qui tenait à le lire vaille que vaille avant l’un de ses déplacements, j’avais omis ce volet. C’est donc pendant qu’il lisait à la presse ce que nous avions déjà rédigé, que j’ai entrepris, dans une salle du Conseil de l’entente, en présence de Blaise Compaoré, d’ajouter le chapitre manquant. »

Cher cousin, je peux donc – hors connexion – prendre le temps nécessaire pour répondre à votre question.
Elle était une « réponse » à ma demande du 29 septembre dernier.

  • 29 septembre
    Yanick Toutain
    • Bonjour
      Si vous êtes l'auteur du livre que je tiens entre mes mains "VALERE D SOME" L'espoir assassiné.
      .... si vous êtes l'auteur du discours de 1983, nous DEVONS DEBATTRE EN PUBLIC !!!
  • Valère Somé
    • Pourquoi?

J'ai donc découvert votre réponse, hier, assis à une table d'un bar disposant d'une connexion wifi gratuite. Bar qui se transforme en restaurant sur l'heure du midi. Ma réponse fut donc rapide mais brève.
(J'avais, dans mon cartable, mon exemplaire de votre ouvrage « Thomas Sankara, l'espoir assassiné », mais n'avais pas le temps d'aller y chercher quelque citation que ce soit).
Il m'a donc fallu une journée pour retrouver les citations que je souhaitais inclure ici.
Pour autant, vous avez du trouver ma première réponse sous la forme de l'article d'analyse que j'ai publié hier soir. Sous la forme d'une critique de la façon dont le Camerounais Siméon Kuissu passait – en 1987 – à côté du concept de formoisie.

jeudi 6 octobre 2011


Cameroun : Quand Siméon Kuissu frôlait le concept de formoisie dans la revue de Mongo Beti (à propos de « S. Kuissu. - La faillite des technocrates bardés de diplômes » 1987)

par Yanick Toutain
6/10/2011


« POURQUOI » DEBATTRE ?

Une raison, une seule serait suffisante. Trois sont majeures : 1° rendre à César, 2° débattre avec le véritable auteur, 3° polémiquer sur l'impasse théorique archéo-marxiste,
Les autres raisons découleront des précédentes. En particulier, recommencer le combat de Thomas Sankara en énonçant clairement qu'il était un combat en faveur d'une révolution anti-formoise, d'une révolution anti-innovoise. En même temps qu'il était un combat contre la bourgeoisie esclavagiste de Terre du Nord, un combat pour une révolution anti-esclavoisiste. Et un combat contre la classe capitaliste en tant que telle. Pour son abolition totale en tant que classe exploiteuse et spoliatrice.
Avec toutes les implications programmatiques, organisationnelles et politiques que cela implique.



1° REDDERE CAESARI

Il y a deux semaines, j'ai découvert par hasard sur Wikipédia que vous étiez présenté comme l'auteur véritable du discours de 1983 - le DOP (Discours d'Orientation Politique) prononcé par Thomas Sankara le 2 octobre 1983.
Mes trois articles publiés en mai dernier en attribuaient la paternité à celui qui l'avait prononcé.
Si Wikipédia avait raison, cela impliquait de réécrire des passages entiers de mes articles ainsi que le titre lui-même.

samedi 7 mai 2011 Thomas Sankara et les classes sociales au Burkina Faso : une étude néo-marxiste et post-marxiste en rapport avec son discours d’orientation politique du 2 octobre 1983 (1/x)

lundi 9 mai 2011 Thomas Sankara et les classes sociales au Burkina Faso : une étude néo-marxiste et post-marxiste en rapport avec son discours d’orientation politique du 2 octobre 1983 (2/x)

vendredi 13 mai 2011 Thomas Sankara et les classes sociales au Burkina Faso : une étude néo-marxiste et post-marxiste en rapport avec son discours d’orientation politique du 2 octobre 1983 (3/x

Il se trouve que, cette nuit pénultième, après avoir aspiré une partie du site (mausolée stalinien) de l'agent stalino-colonialiste formois Bruno Jaffré (le pseudo-historien qui crache sur Thomas Sankara toutes les trois pages de sa « biographie »), je lisais l'article du
« Libérateur N°41 du 05 au 20 octobre 2007 » et votre interview par François Legourdin, Henri Levent qui y était reproduite.
Article contenant les trois citations placées en exergue ci-dessus.

Cette nuit, j'avais enfin la preuve de ce que vous revendiquiez clairement et nettement ce qui était écrit sur Wikipédia : vous êtes l'auteur de ce discours dont j'attribue la paternité à Thomas Sankara :
Tout au début de mon premier article, j'écrivais :

++
Le débat que je n'aurai pas avec Thomas Sankara : un abruti l'a assassiné au service de Foccart, Houphouet-Boigny, Kadhafi !



++
Ce passage – comme bien d'autres après – était absurde : L'auteur Valère Somé est vivant et vit à Ouagadougou !

2° DEBATTRE AVEC LE VÉRITABLE AUTEUR
Il m'était donc possible de réaliser le rêve que j'avais tout au long de l'écriture de mes commentaires – point par point, paragraphe après paragraphe – de la totalité des analyses socio-économiques et politiques de ce discours.
Je peux donc – cela ne dépend que de vous – débattre en direct de la totalité du contenu du DOP de 1983 !
Des passages entiers de mon article – et donc du discours – allaient pouvoir être l'objet d'un échange public de leur contenu.

+ CITATION
"REDISPOSITION DES CLASSES" ET
"ETABLISSEMENT DE NOUVELLES CLASSES"
Un débat passionnant à développer.
Thomas Sankara : Cette mutation a abouti cependant à une redisposition des classes et couches sociales et à l’établissement de nouvelles classes. 
Il est fondamental pour l'avenir du Burkina Faso, de toute l'Afrique, de toute l'Asis - y inclus la Chine - et donc de toute la Terre, de REPRENDRE CE DEBAT et de CONSTRUIRE UNE DISCUSSION autour de l'HERITAGE DE THOMAS SANKARA.
LA PETITE BOURGEOISIE INTELLECTUELLE
EN TANT QUE NOYAU DE LA FORMOISIE
En alliance avec les forces rétrogrades de la société traditionnelle, la petite-bourgeoisie intellectuelle de l’époque, dans un mépris total des masses fondamentales qui lui avaient servi de tremplin pour son accession au pouvoir, entreprit d’organiser les fondements politiques et économiques des nouvelles formes de domination et d’exploitation impérialistes.
C'est précisément ici que notre revendication d'être - nous égalitaristes - les seuls véritables héritiers de Thomas Sankara prend tout son sens : sa dénonciation de la formoisie burkinabé est la nôtre.
Je regrette tous les jours de ne pas avoir Thomas Sankara, Patrice Lumumba (comme d'ailleurs Malcolm X, Marx, Lénine ou Trotsky) en face de moi !
Il est évident que le CONCEPT de formoisie - que j'ai DECOUVERT (comme Christophe Colomb découvrit l'Amérique) en 1993, 6 ans après son assassinat - est la forme conceptuelle de cette expression "auberge espagnole" qu'est cette "petite bourgeoisie intellectuelle" aux contours jamais définis précisément.
Dans son premier ouvrage sur la révolution russe, Léon Trotsky expliquait de quelle façon la "petite-bourgeoisie intellectuelle" avait tenté d'empêcher la révolution d'Octobre et de quelle façon, par des grèves constantes tout au long de l'année 1918, ce groupe avait tenté de saboter la victoire.
+
Mon regret «  de ne pas avoir Thomas Sankara, Patrice Lumumba (comme d'ailleurs Malcolm X, Marx, Lénine ou Trotsky) en face de moi ! » devenait erroné QUANT A CE TEXTE, QUANT A CE DISCOURS !
Il m'était – il m'est – possible de débattre avec son véritable auteur !
J'allais pouvoir demander à son auteur de PRATIQUER le même DEPASSEMENT DIALECTIQUE que celui que j'avais opéré en 1993 quant à cette fantomatique « petite-bourgeoisie intellectuelle »

++
Ce que Léon Trotsky désigne sous le terme de "petite-bourgeoisie intellectuelle" ce sont tous les salariés doté de capital humain.
Les stricts équivalents des prétendus prolétaires de 2011 en France.
Nous les appelons "formoisie".
Le capital qu'ils possèdent est un "capital formation répétant", un capital permettant de gagner du temps pendant la production.
Une classe qui exige donc des transferts de "plus-value formation" dont j'avais aussi conceptualisé l'existence en 1993 dans ce même texte.
(…)
Cette même "petite-bourgeoisie intellectuelle" se trouve aussi chez Lénine. Mais Julie Amadis montra que ses références au "prolétariat bourgeois" énoncé par Friedrich Engels prouvaient que les deux auteurs frôlaient le concept de "formoisie" sans oser franchir le pas en comprenant clairement que le "prolétariat avait éclaté en deux morceaux !

L'existence d'un "prolétariat bourgeois" est selon Engels le principal frein à la révolution anticapitaliste.. Un texte du 28/12/2008 par Julie Amadis


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J'allais pouvoir débattre de cela avec vous – Valère Somé.
Des débats sur la nature exacte du dispositif « néo-colonial » allait donc pouvoir être l'objet d'échanges en direct :

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Thomas Sankara :Des nationaux voltaïques allaient prendre le relais de la domination et de l'exploitation étrangères. Toute l'organisation de la société néo-coloniale reviendra à une simple opération de substitution dans les formes....» 
YT : Cette conclusion mettait précisément le doigt sur le point nodal de la tragédie vécue par l'Afrique depuis 1961 : ce sont des forces endogènes qui sont les principales gardiennes du camp de travail géant qu'est l'Afrique.
Les interventions militaires fascistes – tel le coup d’État subi par la Côte d’Ivoire pendant les mois de décembre 2010 au mois d'avril 2011 – sont les digues ultimes d'un fonctionnement quotidien pris en charge par la formoisie compradore et harkie et son petit roquet qu'est la proto-formoisie compradore.

Thomas Sankara : Dans leur essence, la société néo-coloniale et la société coloniale ne diffèrent en rien. ..» 
YT : Cela est tout à fait juste, mais à la condition de ne pas oublier de mettre en lumière ces deux formoisies en développent. Et donc – comme nous le verrons en fin d'analyse – de ne pas oublier d'ajuster la stratégie et les tactiques à la présence et au poids politiques de cette classe formoise compradore.
ADMINISTRATIONS, BUREAUCRATIES
ET CLASSE FORMOISE
Thomas Sankara :Ainsi, à l'administration coloniale on a vu se substituer une administration néo-coloniale identique sous tous les rapports à la première. ..» 
YT : « Administration » nous donne l'occasion de clarifier les choses sur le plan conceptuel : si les formois sont les membres d'une classe détentrice du capital formation répétant, cette classe est aussi le noyau des bureaucraties de toutes les classes. La classe bourgeoise en France dispose d'un État bourgeois dont la composition est quasi-exclusivement de nature formoise. Même les militaires ont une nature de classe formoise : rémunérés sous une forme salariée, ils sont dotés d'un « capital formation répétant militaire ». Ils sont donc bel et bien, eux aussi, des formois.
Cet aspect sera remis en lumière infra quant aux armées burkinabés et portugaises. Précisons encore ici que l’État formois qu'était l'URSS était un État dont la classe dominante était aussi sa propre bureaucratie. Par contre l’État chinois traditionnel, celui qui détruisit les bateaux de Zeng Hé et décréta l'abolition de toute industrie navale était un État féodalo-formois dont la direction était déterminée par une alliance entre la classe féodale – provenant de guerriers envahisseurs la plupart du temps – et des Lettrés de la classe formoise. Ici, la bureaucratie était une des deux classes dominantes. Ce « mode de production asiatique » dont parlait Marx et que Ernest Mandel ne parvint pas à comprendre ne pouvait être exploré conceptuellement qu'en possédant l'outil néo-marxiste qu'est le concept de formoisie. Idem pour l’Égypte, mais de façon plus complexe encore ; en effet, la classe formoise est aussi la classe des guerriers psychologiques chargés de manipuler psychologiquement le peuple : les religieux.
Nous laisserons donc de côté la question de la « formoisie religieuse » vaticanesque du Moyen Age, mais le lecteurs peut commencer à entrevoir les multiples pistes de travail pour les années à venir. (extrait de l'article 2)

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Nous allons pouvoir lister nos points d'accord :
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UN CAMP DE TRAVAIL ESCLAVOISISTE GEANT : L'AFRIQUE
Thomas Sankara :A l'armée coloniale se substitue une armée néo-coloniale avec les mêmes attributs, les mêmes fonctions et le même rôle de gardien des intérêts de l'impérialisme et de ceux de ses alliés nationaux. ..» 
YT : Tout à fait juste. Le propos de Thomas sera encore plus clair en utilisant le para-concept de « CAMP DE TRAVAIL ». Le statut de l'Afrique est identique à celui des États du Sud des USA avant 1861. Il n'y a pas d'émigrants. Ce ne sont que des ESCLAVES EN FUITE. Des esclaves qui – comme en 1850 aux USA sont renvoyés vers le Sud par des JUGES ESCLAVOISISTES – en 2011 - , des juges pourris au service de la classe esclavagiste en 1850 et de la classe esclavoisiste en 2011. Vincent Bolloré et ses salaires à 50 euros à Kienké est le modèle pur de cette classe sociale.
Thomas Sankara :A l'école coloniale se substitue une école néo-coloniale qui poursuit les mêmes buts d'aliénation des enfants de notre pays et de reproduction d'une société essentiellement au service des intérêts impérialistes, accessoirement au service des valets et alliés locaux de l'impérialisme...» 
YT : Cette grille tout à fait justifiée donne implacablement un CARACTERE COMPRADORE à l'activité professionnelle des enseignants burkinabés et africains. Ils travaillent au service de l'étranger. Qu'ils soient proto-formois compradore gagnant moins que le PIB mondial de 600 euros et plus que le PIB local de 25 000 F cfa ou qu'ils soient des formois aux salaires supérieurs à 600 euros par mois, les enseignants de toute l'Afrique ne sont que des agents au service de la France à fric. Seule la révolution pédagogique dont Thomas traçait les contours et dont nous préciserons les contenus retirera le caractère compradore – et même harki traître dans beaucoup de cas – à cette prétendue pédagogie. (texte 2)
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Mais aussi explorer des pistes nouvelles. En voici un échantillon provenant aussi de l'article 2
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POST-MARXISME, LUTTE DES STRATES
et INNOVATIONS ANCESTRALES
Thomas Sankara :Des nationaux voltaïques entreprirent, avec l'appui et la bénédiction de l'impérialisme, d'organiser le pillage systématique de notre pays. ..» 
YT : Ici – et en conformité avec les désirs de Ernesto Guevara et de Thomas Sankara tels que ce dernier l'énonçait lui-même en fin de discours, il faut améliorer la théorie.
L'exploitation ne commence que par la négation de la spoliation. La spoliation est un concept qui indique le refus de considérer les INNOVATIONS ANCESTRALES comme la principale source de productivité. Loin devant le travail lui-même. Marx s'est trompé là-dessus. Sans les mots, les nombres, les découvertes ancestrales, les inventions du passé, l'accumulation des défrichages pour les voies de communication, les routes, les bâtiments, l'économie du présent n'est rien.
Si les découvreurs du nombre « trois » et les inventeurs de la numération décimale revenaient prélever des droits d'auteur, l'économie actuelle s'écroulerait pour les mauvais payeurs.
Et la SACEM serait attaquée – mortellement – par notre ancêtre Puthagoras dont les notes, les tierces et les quintes sont volées par ces vautours en même temps que son propre nom qui n'a jamais été « Pythagore » que dans les livres des colonialistes !

Thomas Sankara :Des miettes de ce pillage qui leur retombent, ils se transforment petit à petit en une bourgeoisie véritablement parasitaire, ne sachant plus retenir leurs appétits voraces. ..» 
LA BOURGEOISIE, LES BOURGEOISIES, LA BOURGEOISIE DES MACHINES et LA FORMOISIE – BOURGOISIE DE LA FORMATION

YT : Le terme « bourgeoisie » devrait être conceptualisé. Pour nous il a deux sens différents : le premier est « terme générique s'appliquant à toutes les classes qui volent de la plus-value » le second est le terme usuel pour « bourgeoisie des machines ».
Thomas Sankara, dans la suite du texte montre qu'il n'est pas éloigné de cette perspective conceptuelle.
Mais à la condition de ne pas glisser vers un usage archéo-maoiste absurde appelant « bourgeoisie » tout court ce qui n'est que la haute formoisie ou la moyenne formoisie.

Thomas Sankara :Mus par leurs seuls intérêts égoïstes, ils ne reculeront désormais plus devant les moyens les plus malhonnêtes, développant à grande échelle la corruption, le détournement des deniers et de la chose publics, les trafics d'influence et la spéculation immobilière, pratiquant le favoritisme et le népotisme. ..» 

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Un débat nécessaire sans aucune concession. Un débat qui mettra en lumière le rôle criminel des couches supérieurs de ceux qui persistent à s'intituler « prolétariat » en Terre du Nord et qui ne sont que les exploiteurs, les spoliateurs secondaires des paysans d'Afrique et des mingongs de Chine :
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Thomas Sankara :Et non contents de vivre sur les rentes fabuleuses qu'ils tirent de l'exploitation éhontée de leurs biens mal acquis, ils jouent des pieds et des mains pour s'accaparer des responsabilités politiques qui leur permettront d'utiliser l'appareil étatique au profit de leur exploitation et de leur gabegie. ..» 
YT : Qu'il soit bien clair que la répartition du butin colonial se fait en trois parts :
1° Les esclavoisistes – Bolloré and Co qui le volent directement.
2° Les classes exploiteuses de Terre du Nord. Cela incluse donc aussi les formois dont les revenus sont supérieurs à 600 euros par mois : leurs salaires proviennent de l'assiette du paysan d'Afrique.
3° Et les classes compradores sur place.
En considérant clairement que l'étouffement de la strate des Innovants en Afrique ne laisse la place qu'à une bourgeoisie compradore numériquement très faible.
A côté de laquelle, c'est une formoisie compradore et une proto-formoisie compradore faites d'inutiles bureaucrates, d'inutiles enseignants, d'inutiles juristes aux formations inutiles !
La mise au chômage de 90 % des formois d'Afrique ne changerait quasiment rien à la production réelle de richesses réellement utiles aux paysans africains.
La révolisation prouvera cette thèse !
(article 2)
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« JE LUI PASSERAIS UN SAVON
EN LE TRAITANT
D'OPPORTUNISTE POLITIQUE FORMOIS »
(à propos de Thomas Sankara,
dans son discours DOP de 1983)
Y compris des désaccords fondamentaux pourront être mis en lumière. Par exemple pour ce passage où j'agonissais Thomas Sankara en tant qu'auteur présumé du texte :
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LE PARADIS DANS ZARDOZ
Thomas Sankara :Si pour la minorité de riches la Haute-Volta constitue un paradis, pour cette majorité que constitue le peuple, elle est un enfer à peine supportable. ..» 
YT : Ce paradis est devenu celui du film « Zardoz » : les riches de la Terre sont en train de détruire la Terre. Les classes exploiteuses sont devenus des classes suicidaires qui se suicident en détruisant le vaisseau spatial géant qu'est notre planète. Un vaisseau spatial dont il ne peut être exclu qu'il avance (en ligne quasi rectiligne) à une vitesse absolue, une vitesse objective de 5000 kilomètres par seconde.
Thomas Sankara :Dans cette grande majorité, les salariés, malgré le fait qu'ils sont assurés d'un revenu régulier subissent contraintes et pièges de la société de consommation du capitalisme...» 
YT : Si Thomas n'avait pas été assassiné par un abruti, ici, je lui passerais un savon en le traitant d' « opportuniste politique formois ».
En effet, si j'ai conceptualisé la « pathologie consumériste » comme la maladie de ceux qui consomment plus que 600 euros par mois, plus que ce qui est disponible pour la consommation..... Il en va de même pour leur pathologie que pour celle du violeurs : ce sont d'abord des bourreaux avant d'être des victimes.
Même le célibataire proto-formois de Ouagadougou qui consommerait 500 euros par mois sans parvenir à boucler ses fins de mois s'attirerait mes sarcasmes !
Le fait d'être « piégé » par la société de consommation est d'une nature similaire au fait d'être « piégé par ses désirs sexuels esclavagistes».
Ces pathologies s'exercent au détriment de la femme violée et au détriment du paysan que le salarié des villes s'autorise à voler !
Si un bateau fait naufrage, personne n'a aucun droit à consommer 600 euros de fruits et légumes si l'ile est aride et que les provisions récupérées du bateau naufragé ne permettent que des parts extrêmement réduites.
Si le Burkina ne permet que de distribuer 25 000 F cfa par mois..... celui qui n'est pas content et se considère « contraint » et « piégé » par la « société de consommation » n'a qu'à partir dans un autre pays ! Un autre continent ! Une autre planète !!!!

Thomas Sankara : Tout leur salaire se voit consommé avant même qu'il n'ait été touché. ..» 
YT : Ici, Thomas aurait du préciser quel était le salaire du malheureux geignard ! Le débat sur ses « pathologies » aurait été bien plus clair !
++
Nous pourrons revenir sur les « classiques » et les points aveugles qu'ils contiennent. Par exemple le point aveugle « formoisie » dans la critique de l'économisme faite par Lénine dans « Que Faire ».
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L'ECONOMISME DANS
« QUE FAIRE » DE LENINE
ET LA CLASSE FORMOISE
Thomas Sankara :Au sein de leurs syndicats respectifs, les salariés engagent des luttes revendicatives pour l'amélioration de leurs conditions de vie. ..» 
YT : Depuis la rédaction de l'ouvrage « Que Faire ? » de Lénine, personne n'est venu dire que la notion de « syndicat » n'était qu'une imposture formoise.
Ce sont les arrivistes de la classe formoise ou de sa jumelle compradore du Tiers-Monde qui avancent masqués derrière ces « syndicats ».
Des outils de lutte, de résistance provisoire contre les capitalistes. Oui bien évidemment !
Mais à la stricte condition de ne jamais réclamer de pouvoir consommer PLUS que ce que le PIB local permet !
Cette condition n'est pas négociable !

Thomas Sankara :L'ampleur de ces luttes contraint quelquefois les pouvoirs néo-coloniaux en place à lâcher du lest. ..» 
YT : Le lest laissé n'est, en réalité, que la corruption ordinaire destinée aux formois compradores devenus des harkis formois.
Les misérables qui soutiennent l'assassin Compaoré depuis 24 longues années !

Thomas Sankara :Mais ils ne donnent d'une main que pour récupérer aussitôt de l'autre. Ainsi on annonce, avec grand tapage, une augmentation de 10 pour cent des salaires pour immédiatement prendre des mesures d'imposition qui annulent les effets bénéfiques attendus de la première mesure. ..» 
YT : Le premier résultat de ce genre de mesure n'est – trop fréquemment – que l'aggravation du joug colonial sur le paysan lui-même !
Thomas Sankara :Les travailleurs après 5, 6, 7 mois finissent toujours par se rendre compte de la supercherie et se mobilisent pour de nouvelles luttes. Sept mois, c'est plus qu'il ne faut aux réactionnaires au pouvoir pour reprendre du souffle et élaborer d'autres stratagèmes. Dans cette lutte sans fin, le travailleur s'en sort toujours perdant. ..» 
YT : Ça c'est la description de la bêtise de ce que Lénine appelait « l'économisme ». La leçon de ce livre - « Que Faire » - , ce n'est pas principalement ni le fait que la conscience de classe doit être apportée de l'extérieur, ni le modèle d'organisation politique de l'avant-garde !
Non ! C'est le fait que la classe formoise – dès le plus petit début de commencement de formation, de qualification – va toujours tenté de s’accommoder des classes exploiteuses précédentes.
Il existera toujours des formois qui réclameront au patron local des rallonges ….. sans avoir jamais le but de chasser les capitalistes ! Ni même les féodaux de 1902 !!!!
La leçon de QUE FAIRE, Lénine ne la donne pas clairement, parce qu'il n'a pas compris que l'aristocratie ouvrière est devenue une classe sociale.
Une classe qui va soutenir Bernstein, Kautsky, les menchéviks de 1917, les SR et Kérensky !
Une classe qui tentera d'empêcher la révolution d'Octobre, une classe qui fera grève en 1918 pour saboter cette même révolution, une classe qui se trouvait derrière la meurtrière Nelly Kaplan, une classe qui, à partir de janvier 1922 luttera sans cesse pour augmenter ses privilèges.
Une classe qui voudra toujours plus !
Et qui finira pas aller chercher Staline pour casser les égalitaristes et les demi-égalitaristes naïfs que firent Trotsky et ses partisans !
++
Ce que je vous demande, Valère Somé, c'est d'assumer votre rôle, d'assumer votre histoire.
Quand j'écrivais, en mai dernier :


++
YT : Je voudrais tant pouvoir lui dire « Mais Thomas, les « damnés de la Terre » , ce n'est pas un concept.
Travaillons ensemble à conceptualiser ce que cela recouvre »
Je voudrais tellement qu'il fut encore possible de la convaincre du SALAIRE UNIQUE POUR TOUS 1000 euros pour tous les Terriens.
Il aurait 61 ans !
++
cela vous donne l'obligation morale de défendre publiquement votre texte.
Mon article 2 se concluait par des propos qui vous contraignent à accepter ce débat :

++
Comme l'écrivait Thomas [quant aux Damnés de la Terre]:


Thomas Sankara :C'est par leurs activités productives que l'économie du pays se maintient malgré sa fragilité. C'est de leur travail que se « sucrent » tous ces nationaux pour qui la Haute-Volta est un El Dorado. Et pourtant, ce sont eux qui souffrent le plus du manque des structures, d'infrastructures routières, du manque des structures et d'encadrement sanitaires. Ce sont ces paysans créateurs de richesses nationales qui souffrent le plus du manque d'écoles et de fournitures scolaires pour leurs enfants. Ce sont leurs enfants qui vont grossir les rangs des chômeurs après un passage-éclair sur les bancs des écoles mal adaptées aux réalités de ce pays. C'est parmi eux que le taux d'analphabétisme est le plus élevé : 98 pour cent. Ceux qui ont besoin de plus de savoir pour que leur travail productif puisse s'améliorer en rendement, c'est encore eux qui profitent le moins des investissements dans le domaine de la santé, de l'éducation et de la technologie. ..» 
YT : ILS SONT LES BATAILLONS DU FORMARIAT, du PROLERIAT DE LA FORMATION, ceux qui sont privés du CAPITAL FORMATION par la complicité de toutes les classes exploiteuses du Nord.
Mais ils sont surtout les SUPER-SPOLIATES, ceux qui ne vivent qu'avec moins de 10 % de ce que devrait être leur PART EGALE DE L'HERITAGE ANCESTRAL !
ILS SONT CLAIREMENT NOTRE BASE SOCIALE !
Quand bien même le retard dans la diffusion de l'Internet ne les rende encore ignorant de l'existence de notre analyse, de notre projet, de notre modèle d'organisation politique de masse qu'est la délégation générale révocable.
Si Thomas était vivant, je n'ai nul doute qu'il partagerait notre objectif – demain – de 1000 euros pour tous les Terriens et – aujourd'hui – de 25 000 F cfa pour chaque Burkinabé.
Allez donc poser la question aux véritables sankaristes.
La seule hésitation qui pourrait être la leur serait : « Combien de temps de discussion, ou de lecture de ce texte ? Combien d'éventuels arguments complémentaires faudrait-il à Thomas Sankara pour rejoindre, en 2011, notre combat libéral-égalitariste

++
3° POLEMIQUER SUR L'IMPASSE THEORIQUE ARCHEO-MARXISTE

C'est, bien évidemment, le troisième point sur lequel nos échanges devront déboucher.
Il est absurde, comme vous le faites de dénoncer l'agent colonialiste formois belge Ludo Martens (dirigeant du PTB décédé en juin dernier) sans donner à cette dénonciation une caractéristique politique et même sociologique.
++
Du reste, si vous avez lu le livre du peu recommandable Ludo Martens, "Sankara, Compaoré et la Révolution burkinabè", lequel livre d’ailleurs aurait pu être intitulé "Valère et la Révolution burkinabè", tant je suis surchargé à toutes les lignes du livre, vous comprendrez que mon livre à moi, "Thomas Sankara l’espoir assassiné", écrit avec les tripes et d’un trait, n’a été qu’une réplique ! Une réfutation systématique de ce livre de Ludo Martens !
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Il est pour nous un agent de la classe formoise en Afrique.
Sa proximité, ses liens et même son probable financement par le gangster stalinien vert Kadhafi ont une racine sociale.
Il est l'agent d'une classe sociale spoliatrice, il est l'agent, en Afrique, d'une classe sociale exploiteuse.
Son travail consiste à maintenir les salaires des esclaves salariés d'Afrique à un niveau suffisamment bas pour que les formois pavillonnaires du Nord puissent avoir des salaires quatre fois plus grand que le PIB moyen mondial.

Et quand, dans votre livre « L'espoir assassiné » vous écrivez :
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D'autres, tel Ludo Martens, secrétaire du Parti du Travail de Belgique (P.T.B.), Parti marxiste-léniniste s'il en fut, a fait paraître un ouvrage sur la Révolution favorable à Compaoré, et malgré l'exécution de Lingani et Zongo, il continue à justifier le régime criminel.
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… il est nécessaire de préciser quelle sont les couches et classes qui sont derrière ces personnages.
Il faut CARACTERISER CES GENS. Il faut caractériser les racines sociales.
De la même façon, les Bruno Jaffré et autres agents du PAI, les Adama Touré doivent – certes – être mis au banc des accusés.
Que leur sale boulot consiste à fabriquer un mausolée prétendument honnête ou qu'il ait consisté à jouer la provocation subtile en coulisse !

Mais, il faut CARACTERISER LES RACINES DE CLASSE de leurs comportement.
Quand un Bruno Jaffré pose sur son site la copie de l'article d'une militante du Front de Gauche – Françoise Gérard – sous prétexte qu'elle parle de Sankara et qu'elle habite au Burkina, c'est une abjection. Ce parti vote pour les criminels socialo-fascistes qui tiraient sur nos cousins de Tunisie en janvier et nos cousins d'Egypte en février ! Mélenchon est un gangster stalino-fasciste sorti du PS pour en devenir le rabatteur pour le 2° tour de 2012. C'est tout !
Mais il est surtout un ancien ministre d'un gouvernement fasciste d'occupation de l'Afrique !
Il aura des comptes à rendre – extradé – pour le Nuremberg de l'Afrique.
Coupable de complicité du crime de génocide sanitaire qui fait TROIS MILLIONS de morts chaque année parmi les bébés d'Afrique.
Tous les Bruno Jaffré joue leur sale boulot de BANALISATION DU CRIME ET DES CRIMINELS.
Cela lui permet – de surcroît – de cracher systématiquement sur l'action politique de Thomas Sankara.
Dans la « biographie » réécrite qui vient de paraître, sous la signature de Bruno Jaffré,le lecteur attentif reconnaît dans les reproches « subtilement » fait par l'agent du PCF en Côte d'Ivoire, au Burkina Faso, à Madagascar, les MEMES REPROCHES que les fascistes compaoristes de la RECTIFICATION ont faits.on
Sa technique stalinienne est simple : il est à l'école du Mausolée de Lénine et des Editions de Moscou. Prendre le contrôle de la mémoire. Publier, même ce qui peut déranger, mais avec un appareil critique, une présentation qui endorme le lecteur.
Et, surtout, se faire connaître comme le principal biographe. Pour pouvoir cracher en toute impunité en embobinant les naïfs.
Thomas n'est ni un mythe ni une statut. Il est – comme Lénine – un intellectuel agissant. Le « protocole expérimental » de ces chercheurs fut à l'échelle d'un continent. Mais il faut débattre avec eux. Soupeser ce qu'ils auraient été contraints de concéder.
De la même façon qu'il faut « faire admettre » à Lénine la bêtise de ne pas prendre en compte les avertissements anti-formois de Chliapnikov et de Kollontaï, de la même façon il faut « faire admettre » à Thomas Sankara la bêtise de ne pas avoir mis en œuvre le SALAIRE UNIQUE dès le début du processus.
Ils ne sont pas des statuts que nous laisserons embaumer par des agents politiques de la classe formoise, ils sont des acteurs avec qui nous dialoguerons pour l'éternité.
C'est de cela que vous devez débattre.
Dans votre ouvrage « L'espoir assassiné », on ne cesse de voir l'ombre portée de toutes sortes de fractions de la classe formoise.
Aussi bien de formois s'abolissant (à la façon cabraliste) comme le jeune Valère Somé que de formois pourris travaillant pour les gangsters staliniens de Moscou et travaillant – en parallèle avec leur agent africain Jaffré – à discréditer une révolution qui aurait été susceptible de mettre en danger le pouvoir mondial de la formoisie dans ses propres Etats formois ou dans leur statut de mangeurs de miettes impérialistes des Etats bourgeoisie esclavoisistes.
Votre devoir est de faire le clair sur le champ conceptuel pour RE-ECRIRE L'HISTOIRE.
J'écrivais hier, dans un commentaire (sur un mur Facebook) que vous n'avez pas eu suffisamment d'appui de la part des paysans. Mais tout en inquiétant suffisamment la formoisie des villes.
La révolution égalitariste qui vient annonce, dès le début, que chaque personne aura une PART EGALE du PIB local.
Chaque Burkinabé aura 25 000 F cfa..... par mois ! Et RIEN DE PLUS !
Chaque enfant de moins de 14 ans recevra une demi-part supplémentaire de 12000 F cfa.
Que les formois du Burkina ne se fasse AUCUNE ILLUSION ! Leur sort est jeté !
La période de 50 ans qui nous sépare de la mort de Patrice Lumumba, le règne de la FORMOISIE COMPRADORE est terminé.
Ce qui a pu rester dans l'ombre depuis 1993, depuis 18 ans – la CONCEPTUALISATION DE LA CLASSE FORMOISE – cette imposture est achevée !
Internet a permis de réaliser ce que toutes les forces formoises ont réussi à empêcher depuis presque vingt ans :
La mise sous les projecteurs du statut de CLASSE SPOLIATRICE des formois de Terre du Nord et des formois compradores de Terre du Sud !
Les dés sont jetés.
Si vous en prenez conscience, Valère Somé, si vous reconnaissez dans cette adresse la réponse – 20 ans plus tard – à votre livre de 1990, vous travaillerez à CONSTRUIRE LA REVOLUTION ANTI-FORMOISE.
Et donc, ensuite, et en même temps, à la REVOLUTION ANTI-INNOVOISE.
Vous travaillerez aux QUATRE REVOLUTIONS SOCIALES dont a besoin l'Afrique.
Votre compréhension de ce combat pourra – même – préfigurer le ralliement à l'EGALITARISME de compagnons de Ernesto « Che » Guevara. Car c'est de cela qu'il s'agit : le combat – enfin – pour que chaque Terrien ait un revenu consommable égal. Une PART EGALE DU PIB MONDIAL.
Le combat pour « 1000 euros pour chaque Terrien ».
Les autres combats – ceux liés à la prise en compte de la grille post-marxiste et de la lutte des strates – vous en comprendrez le sens et la nécessité dans le même mouvement.

MEILLEURES SALUTATIONS EGALITARISTES
NOUS VAINCRONS !

Yanick Toutain


COMPLEMENT : L'interview donné par Valère Somé, le 20 octobre 2007 au journal Libérateur n° 41

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Valère Somé (le théoricien de la révolution burkinabè) :
« Le 15 octobre 1987, l’espoir a bel et bien été assassiné »
Pour ses ennemis, Valère Somé aime jouer au paon. Pour d’autres au contraire, c’était lui l’éminence grise de la révolution burkinabè : l’homme qui en a doctrinalement posé les bases. De fait, cet anthropologue qui arbore fièrement une chevelure abondante à la manière d’un Wolé Soyinka, et qui fut très proche du capitaine Thomas Sankara, est le condensé de tous les hauts et des bas de l’ère révolutionnaire au "pays des hommes intègres". Cette "interview histoire" qu’il nous a accordée, et que vous auriez tort de confier à la vendeuse de beignets du quartier, vous vous en doutez bien, ne s’est pas faite sans des larmes. Et pour cause …
Source : Libérateur N°41 du 05 au 20 octobre 2007
Valère Somé, est-il vrai que vous étiez l’idéologue de la Révolution burkinabè ? Comme certains le prétendent ?
Valère Somé (V.S) : Qu’entend-on d’abord par idéologue ? Idéologue, c’est un terme que je n’aime pas. Parce que le mot idéologie prête à confusion. Car, il peut être compris dans un sens péjoratif. A savoir que toute classe a besoin de justifier sa position. Et donc a recours à toutes sortes d’argument. Le second sens donné à l’idéologie, ce serait celui d’une doctrine sociale d’une classe révolutionnaire. Etre idéologue, ce serait donc être doctrinaire. De ce point de vue, je ne dirai donc pas que je suis un idéologue. En tant qu’étudiant, j’ai été leader d’un mouvement qu’on appelait à l’époque, le "M21" dont j’étais le principal rédacteur des idées, le concepteur, le théoricien si vous voulez. Fort de cette expérience militante, j’ai acquis la capacité de pouvoir concevoir, de pouvoir écrire. Et donc sous la révolution, et bien avant, la plupart des textes, étaient effectivement rédigés par mes soins. Ce qui a poussé certains à dire que je suis un doctrinaire. Je rappelle encore une fois que la source intellectuelle de la révolution, c’était le mouvement étudiant ! Car s’il y a eu la frange militaire, il y a eu également la frange intellectuelle issue de la FEANF (Fédération des étudiants d’Afrique noire de France), et de l’UGEB (Union générale des étudiants burkinabè).
J’en profite pour éclaircir un point de vue, une fois pour toutes : je ne sais pas si vous avez suivi mon passage sur les antennes de la télévision Canal3 ? Pour une fois, et à cette occasion, j’ai assumé d’avoir écrit le DOP (le Discours d’orientation politique, le "livre saint" de la révolution ndlr), dont la rédaction m’a été confiée d’un commun accord entre les différentes parties prenantes au processus révolutionnaire qu’étaient le PAI (Parti africain de l’indépendance), l’OMR  l’Organisation militaire révolutionnaire) et l’ULCR (Union des ligues communistes révolutionnaires), réunies à l’intérieur d’un comité de rédaction. Et composé de 3 personnes représentant respectivement les différentes forces précédemment citées : il s’agissait de Philippe Ouédraogo qui bénéficia à l’époque de l’un des plus gros portefeuilles ministériels de l’histoire politique du Burkina, de Blaise Compaoré, et enfin de moi-même. La première mouture du projet, fruit d’un débat idéologique à l’issue duquel les mots d’ordre de révolution populaire de libération nationale (RPN) de tendance PAI, et celui du PCRV qui était Révolution nationale démocratique populaire (RNDP), ont été mis en minorité face à celui de Révolution démocratique populaire (RDP) proposé par l’ULCR, a été remise dans un premier temps entre les mains du "grand frère" Philippe Ouédraogo. Avant de m’être confiée par la suite, compte tenu du fait que les obligations ministérielles de Philippe ne lui permettaient pas de s’y consacrer entièrement.
Pourquoi cette clarification ? Et bien, parce que je suis excédé ! (le ton monte subitement) Depuis que le "DOP" est sorti, de nombreux aventuriers se l’attribuent ! Du reste, si vous avez lu le livre du peu recommandable Ludo Martens, "Sankara, Compaoré et la Révolution burkinabè", lequel livre d’ailleurs aurait pu être intitulé "Valère et la Révolution burkinabè", tant je suis surchargé à toutes les lignes du livre, vous comprendrez que mon livre à moi, "Thomas Sankara l’espoir assassiné", écrit avec les tripes et d’un trait, n’a été qu’une réplique ! Une réfutation systématique de ce livre de Ludo Martens !
Je vous fais même une autre confidence : lorsque je quittais le Burkina Faso en juin 1988 en direction de Brazzaville (au Congo ndlr), en passant par le Bénin, j’ai commencé à écrire à chaud, les  événements que j’avais en tête pour ne pas oublier. Et Sennen Andriamirado me téléphone, en me faisant savoir qu’il venait à Brazzaville pour me rencontrer. Je lui ai donné mon accord. A son arrivée à Brazzaville, je lui remets les manuscrits en ma possession, et qui comportaient le côté événementiel de la chose. C’est ce qui a permis à Sennen d’écrire son livre "Il s’appelait Thomas Sankara". Je ne dis pas cela pour m’attribuer la paternité du livre. Mais simplement pour montrer comment certains faits se sont produits.
Dernière confidence enfin : Savez-vous pourquoi dans le "DOP", la partie relative à la politique étrangère se trouve en fin de document ? Simplement parce que dans la précipitation, et face à la pression du Président qui tenait à le lire vaille que vaille avant l’un de ses déplacements, j’avais omis ce volet. C’est donc pendant qu’il lisait à la presse ce que nous avions déjà rédigé, que j’ai entrepris, dans une salle du Conseil de l’entente, en présence de Blaise Compaoré, d’ajouter le chapitre manquant. Je n’ai donc aucune honte à l’assumer. Et ceux qui m’en veulent le savent : de moi à eux, j’ai toujours été un tyran intellectuel. Et cela, ils le savent.
Libé : Est-il vrai, Valère Somé, qu’avec le coup d’Etat du 15octobre 1987, l’espoir a été assassiné ?
V.S : C’est à moi de vous poser la question, et non à vous de le faire ! Dites-moi. D’après ce que vous savez de la révolution, est-ce que ce processus-là n’a pas créé un espoir en Afrique ? Je constate en tout cas que selon plusieurs analystes de par le monde, la Révolution burkinabè était perçue comme une sorte de réincarnation des révolutions étouffées en Asie, et en Amérique latine. Et de ce point de vue, l’espoir n’était pas perdu, car tout pouvait renaître. En assassinant Thomas Sankara, ils ont donc assassiné l’espoir. C’est ce que j’ai voulu dire dans mon livre, et je l’ai démontré.
Libé : Qu’en est-il de la bagarre qui opposait le PAI à l’ULCR ? Il semblerait que le président était plutôt acquis à la cause des seconds, et donc à la vôtre.
V.S : Lorsque Sankara a été déporté à Dédougou, il m’a écrit un message dans lequel il pointait du doigt l’incapacité des civils à s’unir afin d’assurer une gestion efficiente du pouvoir d’Etat. Il m’a donc demandé de prendre attache avec le PAI, afin de taire nos divergences et de faire front commun. Ce que nous avons tenté de faire par deux fois au siège de la Lipad. D’un côté il y avait Basile et moi. Et de l’autre il y avait Adama, Philippe et Soumane. Les discussions vont malheureusement échouer, par la faute d’acteurs dont j’espère qu’un jour, l’histoire aidera à révéler l’identité. C’est dans ce contexte que sont intervenus les événements du 17 mai 1983. (Il marque une pause).
Le 17 mai, on dit que c’est Blaise Compaoré qui a organisé la résistance. Eh bien, je vais vous dire la vérité aujourd’hui. Le 17 au matin, j’ai reçu une visite m’annonçant que la résidence de Thomas Sankara était encerclée par les chars de Somé Yorian, et qu’un coup d’Etat était en train d’être perpétré. Sur-le-champ, j’ai informé quelques camarades de la situation, avant de rejoindre Pô. C’est là-bas, sous mes yeux que les troupes ont été mobilisées. Blaise n’est arrivé qu’à 14 heures. Ce que je dis est vrai ! Vous pouvez vous renseigner. De retour à  Ouagadougou, le premier tract qui est sorti pour mobiliser la jeunesse, "les commandos de la révolution", c’est moi qui l’ai rédigé. Et la même nuit, Basile, Adama Touré, Philippe, avons tenu une réunion pour nous répartir les tâches de mobilisation de la jeunesse. C’est comme cela que la résistance du 17mai s’est faite. Ainsi de suite jusqu’à ce que le pouvoir soit pris. Le pouvoir pris, le PAI veut tout s’accaparer : première réunion du CNR pour former le gouvernement, le PAI prend tous les 5 gros ministères. Il réclame celui de l’Information que Sankara entend pourtant confier à Basile Guissou. Le PAI refuse catégoriquement. Pour lui, le ministère de l’Information à Adama Touré ou rien ! Trois jours durant, c’est donc le blocage. Et finalement le PAI a obtenu ce qu’il voulait. Et depuis lors, leur tentative d’écraser les autres n’a plus cessé avec Soumane Touré qui à lui tout seul débordait le PAI.
Un exemple concret, c’est le licenciement des enseignants grévistes qu’ils ont fait porter au CNR, en faisant croire qu’ils avaient la maîtrise de la situation et des syndicats. On prend ainsi la responsabilité de licencier des enseignants qui sont en grève, sans connaître leur nombre exact. Ce que je n’ai pas manqué de faire savoir à Sankara en personne, lorsqu’il m’a rendu  visite, le soir de l’annonce de la mesure de licenciement. Je lui ai expliqué que c’était une erreur, et pourquoi ça l’était. A 11h30, lorsqu’il a pris congé, il s’est engagé à arrêter les missions de CDR envoyées en mission dans les provinces pour expliquer la mesure de dégagement. Et le lendemain, il a convoqué un Conseil extraordinaire des ministres pour dire qu’il fallait reculer. Là encore, des gens ont estimé qu’un recul serait un aveu de faiblesse et que la situation une fois de plus était sous contrôle. Ils l’ont donc mis en minorité, et la mesure a été maintenue (Il éclate en sanglots). Et ce sont ces gens-là qui attendent après pour tout mettre sur son dos !
Libé : Vous êtes allé en exil, peu après le coup d’Etat du 15 octobre 1987. Qu’est-ce que l’exil vous a apporté concrètement ?
V.S : Je suis la quintescence de tout ce que le sankarisme a souffert. De ce point de vue, l’exil m’a apporté la maturité dans l’analyse, et la sagesse.
Libé : Selon vos adversaires, dès votre retour d’exil, vous auriez confessé devant le président Compaoré, avoir écrit votre livre (Thomas Sankara, l’espoir assassiné), sous l’effet de la contrainte. Qu’en est-il exactement ?
V.S : (Le ton monte) Je l’ai dit, et je le redis : je n’ai jamais renié mon livre, "Thomas Sankara, l’espoir assassiné". Je suis un homme de convictions. Je suis trop haut pour ça ! On ne m’achète pas ! Et je défie l’imbécile qui affirme ces propos d’en apporter les preuves…Ces  gens sans foi ni loi qui passent leur temps à dénigrer les autres ! Depuis mon retour d’exil,  Blaise et moi, nous nous sommes rencontrés deux ou trois fois. Mais nous n’avons jamais abordé la question de mon livre. Tous mes écrits sont publics. Et le jour où je devrais renier un seul, je le ferai publiquement. Je ne suis pas un homme du huis clos.
Libé : Ce 15 octobre 2007, il y aura deux célébrations autour de la même date. D’un côté la  fête, et de l’autre, le recueillement. Ce schéma vous paraît-il conforme à ce que l’on était en droit d’attendre ?
V.S : Oui, tout à fait. C’est conforme. Mais, là où il y a une escroquerie, c’est lorsqu’on dit que c’est le 20e anniversaire de la renaissance démocratique. Ils avancent en catimini ! Ils n’ont pas le courage de leurs opinions. Avoir le courage, c’est dire oui, nous fêtons le 20e anniversaire de notre prise de pouvoir. Parce que le jour où Sankara était assassiné, on a dit que c’était un réactionnaire qui s’était infiltré dans la révolution. Et que le coup d’Etat avait pour but d’approfondir la révolution. D’ailleurs, s’ils étaient logiques avec eux-mêmes, ce devrait être le  16e plutôt que le 20e.
Libé : Justement, après le 15octobre 1987, l’on a parlé de mouvement, dit de rectification. L’appellation vous paraissait-elle pertinente ?
V.S : C’est une pâle copie de ce qui s’est passé en Chine, où il y a eu le courant de la rectification et la révolution culturelle prolétarienne. Le parallèle était donc facile avec cette école dont nous, nous avons tiré inspiration. Pour eux, il était donc question, de rectifier selon leurs propos, la dérive droitière du président Sankara. Au contraire, dès que le pouvoir était acquis, Blaise Compaoré a vite fait de chasser les communistes et autres rêveurs qui gravitaient autour, avant de révéler sa vraie nature de droite. Il s’agit plutôt d’une restauration du régime néocolonial.
Libé : Vous êtes anthropologue de formation. Qu’est-ce qui vous liait alors à Thomas Sankara, un militaire ?
V.S : Nous avons fait l’enfance ensemble à Gaoua. Nous sommes allés à l’école ensemble. Nos chemins se sont séparés par la suite, lui ayant intégré l’armée et moi le mouvement étudiant. Pour en fin de compte, se croiser à nouveau sur le terrain politique.
Libé : Sankara était d’une culture vaste, dit-on…
V.S : Il était doué ! Il apprenait très vite.
Libé : Il semble qu’il venait assister à vos discussions…
V.S : Non ! Il venait au congrès des étudiants. Il venait, habillé en chemise, et suivait tous les débats.
Libé : La Révolution burkinabè, selon une certaine lecture, a échoué parce qu’à l’intérieur du CNR, tout le monde en vérité, n’avait pas la fibre révolutionnaire. Est-ce exact ?
V.S : Tout à fait. C’est vrai que Sankara lui-même a commis des erreurs par moments, en s’entourant de gens qui n’étaient pas forcément convaincus. Mais de cela, nous en reparlerons lorsqu’il sera réhabilité.
Libé : A vous entendre, on a l’impression que les débats contradictoires vous manquent.
V.S : Oui, c’est vrai.
Libé : Avez-vous suivi la dernière sortie médiatique de Blaise Compaoré face à la presse ?
V.S : (Rires)…Que voulez-vous que je dise ?
Libé :Je demande si vous l’avez suivie.
V.S : (Rires)…Révolté en voyant cela
Libé : Révolté, c’est-àdire…
V.S : J’ai été révolté de voir comment il a banalisé et survolé les questions. Sans parler du décor qui m’a fait voir le Mobutu qui est là.
Libé : Si vous deviez oser une comparaison avec les années 70, en termes de qualité de l’offre intellectuelle. Que diriez-vous ?
V.S : Si j’avais à choisir, c’est cette période que je choisirai. Je l’ai dit, c’est le meilleur moment de ma vie.
Libé : Que reste-t-il, selon vous, de l’héritage idéologique de la révolution : de la nostalgie ou un véritable projet de développement ?
V.S : Je dirai qu’il reste l’espoir. Bien que j’aie dit que l’espoir a été assassiné. L’espoir physique a été assassiné, certes. Mais l’espoir moral, l’espoir idéal est là. C’est cet espoir qui va ressusciter un jour.
Par : François Legourdin, Henri Levent
Source : Libérateur N°41 du 05 au 20 octobre 2007 9



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2 commentaires:

  1. Enfin. Je commence à vous comprendre. Vous m'avez confondu. Je prends note et je comprend que vivant dans mon ghetto intellectuel du Burkina Faso, j'ignorai que des gens à l'extérieur me suivais.
    Je suis encore sous le coup. Laissez-moi le temps de me ressaisir et de mieux me familiariser avec vos concepts. Ca va intéressant.
    Valère D. Somé

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  2. Je viens d'avoir confirmation que ce commentaire est de Valère D. Somé...
    Nous attendons avec impatience ses réactions à l'article ci-dessus.

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